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On entend souvent parler de l’artiste entrepreneur, celui qui gère seul sa carrière et se fraye un chemin à travers l’industrie musicale traditionnelle. Bien que cela puisse sembler fastidieux et vous donne le sentiment de devoir être multitâches, il existe de nombreux avantages à être indépendant face à la signature dans un label. Nous allons voir ici lesquels.
Par ailleurs, il existe de plus en plus de structures permettant aux artistes indépendants de se développer. Ne vous méprenez pas, nous ne parlons pas d’avoir un éditeur ou distributeur mais un réel accompagnement. Être autoproduit ne veut pas dire avancer seul, mais être suffisamment formé et renseigné pour avoir toutes les clés en main pour réussir.
Qu’est-ce qu’un artiste aujourd’hui et quel rôle joue-t-il dans sa carrière ? Composer, écrire et chanter, me direz-vous. Cette réponse est bien entendu la bonne, mais elle est incomplète. Le terme « artiste-entrepreneur » est de plus en employé mais qu’évoque-t-il ?
On parle en réalité d’auto-production.
Avant même d’être artiste, un entrepreneur est une personne responsable de ses actes et qui agit en toute indépendance. Par conséquent, il n’est pas subordonné à autrui et cet élément le distingue d’un salarié. Ses idées se concrétisent grâce à différentes stratégies mises en place, grâce à son réseau qu’il construit au fil du temps, et grâce à ses compétences ; une fois sur le marché, il mobilise les ressources financières et humaines nécessaires pour atteindre les objectifs qu’il s’est préalablement fixé.
Alors pour un musicien ou un groupe de musique, qu’est-ce que ça donne ?
Les artistes ont souvent une vision tronquée de leur implication dans le développement de leur projet. Ils attendent, très souvent, une aide extérieure, comme celle d’un label par exemple. Malheureusement, il ne suffit pas d’envoyer ses morceaux par mail à une major ou un label indé pour devenir un artiste à succès.
Aujourd’hui, il est demandé aux musiciens d’avoir plusieurs casquettes : composer, écrire et chanter mais savoir également parler de soi, de son projet et être en capacité de le vendre. Comme vous pouvez l’imaginer, cela passe par des activités relativement variées qu’il n’est pas toujours évident de maîtriser.
Financer son projet et en être le producteur est une réelle pression à laquelle il faut faire face. Comment s’assurer qu’on fait les bons choix et que notre stratégie est la bonne lorsqu’on n’est pas manager de formation ? À cela s’ajoute divers rôles à tenir, comme celui de community manager ou de graphiste, pour booster vos réseaux et faire grandir votre communauté. N’oublions pas la promotion pour vous faire connaître auprès des différents médias (presse écrite, radios, TV), et vient ensuite le moment crucial de monter sur scène et d’organiser vos dates de concerts : vous deviendrez alors, temporairement, booker.
Nous retrouvons donc notre artiste émergent et autoproduit que nous évoquions au début de cet article. Celui qui développe son projet comme le ferait un chef d’entreprise soit un entrepreneur.
Vous vous demandez certainement si signer un contrat est plus bénéfique que l’autoproduction. Diverses options s’offrent aux artistes, nous allons voir quelques cas ici.
D’une part, si un artiste signe un contrat d’artiste ou d’enregistrement en exclusivité dans un label, il en devient en quelque sorte le salarié. Contrairement à l’opinion publique, cet artiste ne deviendra pas forcément plus connu qu’un musicien indépendant. Hélas, les labels n’offrent pas le même accompagnement à chaque artiste de leur roster : un budget plus ou moins élevé sera accordé au projet selon la notoriété de l’artiste, et il est possible que vous apparteniez à une structure qui ne s’occupera pas de votre promotion.
D’autre part, signer dans une major peut s'avérer être une solution plus attrayante. C'est un peu le saint graal qui assure à son projet financement, rentabilité et visibilité.
Malheureusement, celles-ci ne signent presque plus d’artistes émergents ou en développement, et qui n'ont qu'une petite communauté de fans. Pour eux, cela représente des années d’investissements qui sont souvent à perte, notamment en investissant dans de la promotion pour faire connaitre cet artiste. Ils ne prennent pas (ou plus) le risque de “parier” sur la réussite d’un artiste si cela signifie perdre de l’argent. En bref, ils sont devenus méfiants et hésitants !
Comme l’affirme Dominique Trémouille dans une interview pour Libération, « Le système traditionnel de l'artiste signant sur un label qui prend en charge production, distribution et promotion a changé : les artistes sont des entrepreneurs qui font tout eux-mêmes ».
Souvenez-vous de l’année 2016 : votre playlist se composait principalement des titres de JUL ou encore de PNL et pourtant, ces artistes n’ont pas explosé grâce aux majors. Leurs structures indépendantes se sont adjointes, une fois leurs disques produits, aux services d’un distributeur, leur permettant ainsi de bénéficier de mises en avant digitales.
On constate une tendance croissante des artistes à rester indépendants. Ils reviennent au cœur du processus : « Les jeunes montent leur label ou structure et négocient une licence avec des majors pour se lancer, mais les stars, elles, deviennent indépendantes parce que la technologie le permet, que c'est simple et rentable », souligne Dominique Trémouille.
L'industrie en prend acte : en juin, les Grammy Awards, équivalents américains des Victoires de la musique, révisaient leur règlement en s'ouvrant à des artistes indépendants diffusés exclusivement au format numérique - jusqu'ici hors concours. Résultat : Chance the Rapper, autoproduit et distribué via TuneCore, raflait trois récompenses en février. En 2016, il n'avait même pas le droit de se présenter.
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À l'ère des réseaux sociaux, du self-publishing et du direct-to-fans, les artistes ont la possibilité de construire une fanbase solide et ce, très tôt dans leur carrière. Ils sont en recherche d’un modèle flexible qui leur permettra de se développer sans avoir à signer un contrat classique. C’est là que des sociétés dites “d'artists and labels services”, comme Grand Musique Management (Lomepal, Superpoze...) interviennent.
L'artiste dispose de tout ce dont il a besoin pour avancer dans sa carrière sans en perdre le contrôle puisque ces structures proposent des services à la carte pour les artistes indépendants en recherche d'une compétence qu'ils n'ont pas.
Comme évoqué au début de cet article, qui dit autoproduction dit avoir plusieurs casquettes, mais cela ne signifie pas être un expert dans tous les domaines. Sans formation, coaching et accompagnement, ce serait mission impossible !
Il faut voir la carrière d’un artiste entrepreneur comme un train qui doit parcourir un long trajet pour arriver à destination, soit l’objectif à atteindre pour chaque musicien. Sa vitesse ne sera pas linéaire et devra être adaptée en fonction des différents obstacles rencontrés. Il en va de même pour le développement d’un projet. Certaines des problématiques auxquelles un artiste fait face seront plus difficiles à surmonter que d’autres, lui donnant ainsi l’impression de stagner. C’est à cet instant précis que l’accompagnement ponctuel par un professionnel entre en jeu et devient intéressant pour lui. Il aura donc toutes les clefs en main pour reprendre sa route et maîtriser le développement de son projet sereinement.
Les choix stratégiques que les musiciens sont amenés à prendre sont nombreux :
Au-delà des nombreuses décisions qu’il prendra, il aura besoin :
Les équipements techniques, les home studios ainsi que l’expertise des professionnels devenus accessibles à tous, permet à l’autoproduction de se démocratiser depuis ces dix dernières années. Connaître le succès sans dépendre uniquement d’un label ne relève plus de l’impossible.
Échanger avec un éditeur ou un distributeur peut s’avérer crucial.
L’éditeur va permettre de placer l’œuvre dans un film, une publicité ou un jeu vidéo par exemple. L’exploitation audiovisuelle appelée la "synchronisation" ou encore "musique à l’image" représente une part importante du travail de l’éditeur. En contrepartie, celui-ci prend une part sur les futurs droits d’auteur. Il s’agit d’un pourcentage établi d’un commun accord. Bien évidemment, prendre un avocat afin de relire le contrat ou négocier ce pourcentage est fortement recommandé.
Le distributeur, quant à lui, va rendre la musique accessible à tous les auditeurs et par conséquent, les artistes percevront leurs redevances pour le travail acharné qu’ils ont effectué pour promouvoir leur musique.
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À l’époque, les distributeurs concluaient des accords avec des labels pour vendre les CD physiques dans des magasins telles que la FNAC. Aujourd’hui, la donne a changée puisqu’ils court-circuitent ces intermédiaires en autorisant les artistes notamment émergents et indépendants à distribuer leur musique sur les plateformes comme Spotify, Deezer ou encore iTunes, en prenant une commission moindre sur les ventes générées (autour de 20% en moyenne).
Attention cependant, pour bénéficier de certaines subventions, il est demandé d’avoir une distribution physique et pas seulement digitale !
Les artistes ont aujourd’hui de plus en plus de casquettes et de tâches à accomplir. L’autoproduction représente une étape importante dans la carrière artistique, que ce soit par choix, ou par obligation. Elle est très formatrice et indispensable à l’évolution d’un artiste.
Bien que cela représente un investissement, les musiciens ne sont pas seuls et de nombreux outils et services permettent de se faire accompagner tout au long de sa carrière, aussi bien pour du coaching ponctuel que des missions.
Ces diverses solutions qui ont vu le jour ces dernières années offrent aux artistes de nouvelles perspectives professionnelles, sans avoir à solliciter un label ou une structure et permet ainsi de nombreux avantages financiers et une grande liberté artistique.
Dans cet article :
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