Gérer sa communication lorsqu’on est artiste indépendant.e n’est pas toujours facile. Eh oui, c’est un métier à part entière, d’être chargé.e de communication ! Mais rien est impossible lorsque vous savez quelles sont les étapes importantes pour la mener à bien, et pour ce faire, il est indispensable dans un premier temps de se munir des bons outils pour communiquer, et c’est là que le press kit entre en jeu.
Le press kit, c’est la boîte à outils des journalistes et des professionnel.les de la musique : c’est l’outil qui va leur permettre de savoir qui vous êtes, quelle est votre prochaine sortie, comment vous vous présentez et quel est votre univers artistique. Et contrairement à ce que son nom indique : le press kit peut aussi être utilisé pour contacter des labels, des éditeurs de playlists et des professionnel.le.s de manière plus globale !
Bon nombre de professionnel.le.s et surtout de journalistes n’ont pas le temps d’aller à la « pêche aux infos », comme on dit souvent dans le milieu. On est très, très sollicité.e.s, et parfois, surtout en période de rush intense, on ne peut pas envoyer des mails à tous.tes les artistes en leur demandant « est-ce que tu peux m’envoyer quelques photos pour que j’illustre mon article ? » ou encore « tu as les fichiers mp3 de ton EP à dispo ? ». Pour réussir à capter l’attention des pros, il faut se mettre à leur place et montrer que vous comprenez leurs métiers : là vous aurez plus de chances d’atteindre les objectifs que vous vous êtes fixés !
Dans cet article, on va voir ensemble quel.s format.s privilégier pour monter son press kit, quels sont les éléments les plus importants à mettre dedans, et comment l’exploiter dans sa campagne de promotion.
Prêt.e ? Allez c’est parti !
Avant tout, quel format choisir pour son press kit : PDF, page web ou lien de téléchargement ?
Il existe plusieurs manières de faire son press kit. Beaucoup le font sur Dropbox ou sur Google Drive, et ce sont personnellement les deux alternatives que je recommande le plus ! Les liens sont partageables facilement et les deux services vous permettent d’intégrer les membres de votre équipe (label, éditeur.ice, manager.euse…) à votre dossier afin qu’ils ou elles puissent modifier le dossier si besoin est.
La seule chose à ne pas faire selon moi, c’est de ne pas rendre votre musique accessible sur un lien privé d’écoute SoundCloud. Dropbox et Google Drive ne sont pas des services d’écoute, donc pensez à faire une playlist privée SoundCloud afin que les labels, médias et pros que vous contacterez puisse écouter votre musique sans encombre.
Allez, maintenant que l’essentiel a été dit sur le format, rentrons dans le vif du sujet : qu’est-ce qu’on met dans son press kit ?
Etape 1 : mettez votre biographie dans votre press kit
La biographie est l’élément le plus important d’un press kit, et de manière générale, l’élément le plus important de votre communication vers la presse ainsi que vers des professionnel.le.s de l’industrie musicale. Elle décrit qui vous êtes, quelle est votre formation musicale si vous en avez une, par quelles étapes vous êtes passé.e.s pour en arriver là où vous êtes aujourd’hui, mais aussi où vous vous dirigez dans les prochaines semaines voire les prochains mois à venir. En somme, c’est la carte de visite de votre communication !
Pour faciliter la vie des journalistes, je vous conseille d’avoir dans votre press kit votre bio en format Word ainsi qu’en format PDF, car bien souvent les journalistes copient une partie de la bio dans leurs articles, ou se servent en tout cas de quelques phrases pour illustrer un propos. L’erreur à ne pas commettre est de l’écrire sur un document PNG ou JPEG (particulièrement dans une newsletter) : vous la rendez inutilisable !
Et comme je sais que l’écriture d’une biographie n’est pas un exercice facile (on est tous d’accord pour dire que parler de soi c’est difficile, non ?), demander à quelqu’un de la rédiger peut s’avérer nécessaire. De nombreux.ses journalistes effectuent ce travail en parallèle de leurs articles, donc si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à faire appel à moi (ou à quelqu’un de votre entourage) !
Etape 2 : ajoutez-y votre communiqué de presse pour guider la personne qui s’intéresse à vous
Lorsque vous réalisez votre press kit, vous allez y inclure un communiqué de presse, qui parlera plus en détail de votre prochaine sortie. Qu’il s’agisse d’un single, d’un EP ou d’un album, le communiqué de presse est essentiel pour que le journaliste comme le/la professionnel.le puisse se projeter dans l’univers qui entoure votre titre.
Qu’est-ce que j’entends par là ? C’est tout ce que le/la journaliste ne peut pas deviner par lui/elle-même : comment le titre a été composé, qu’est-ce qui a entraîné sa composition, pourquoi vous avez décidé de faire appel à tel.le collaborateur.ice, pourquoi avoir demandé à tel.le artiste de remixer votre titre, et plus encore. Décrire votre titre est une chose, mais bien souvent, la personne qui écoutera votre titre entendra d’emblée ce que vous décrivez. Si vous apportez des informations supplémentaires, vous allez capter l’attention de la personne que vous essayez d’atteindre et mettre plus de chances de votre côté !
Le communiqué de presse est généralement composé d’une phrase ou d’un paragraphe d’accroche, d’un pitch qui parle de votre sortie, et d’un extrait de votre biographie. Il tient généralement sur une page et comporte aussi vos coordonnées ainsi que les coordonnées de votre équipe (manager, attaché.e de presse, label etc). Ajoutez-y des liens : ils seront cliquables sur votre PDF final ! Et bien évidemment, libre à vous de le rendre le plus créatif possible, en y ajoutant des éléments graphiques en lien avec votre projet. Parcourez Pinterest si jamais vous êtes en manque d’inspiration !
Etape 3 : sans photos, pas d’articles !
Les photos sont indispensables aux journalistes qui écriront sur votre sortie. Elles se doivent d’être de bonne qualité, et de correspondre aux exigences actuelles de la presse et des médias que vous allez contacter.
L’un des problèmes majeurs auxquels je me heurte lorsque je reçois des demandes promos de la part d’artistes est le format des photos. Si pour la presse papier on a tendance à privilégier les formats portraits (bien que la tendance soit en train de se diversifier), pour la presse web, le format paysage est de mise. Sur hauméa, par exemple, je n’utilise que des photos au format paysage, seul format compatible avec l’architecture du site mais aussi avec celui… de l’écran de nos ordinateurs !
Deuxième problème majeur : la nature des photos. Certains blogs et webzines n’utilisent pas de photos de concert pour illustrer leurs articles, par exemple – c’est pourquoi on a souvent la distinction entre photos presse et photos de concerts. Si vous pouvez bien sûr en intégrer à votre press kit, il est tout de même important pour ne pas dire indispensable d’y mettre des photos liées à l’univers visuel de votre future sortie.
Un autre problème, mineur cette fois-ci, auquel je me heurte souvent : celui du manque de choix dans les photos. J’aime bien avoir le choix, car parfois je vais estimer qu’une photo en particulier reflètera mieux la teneur de mon article qu’une autre – et pour vous, en tant qu’artiste, c’est toujours plus agréable d’avoir diverses photos utilisées dans la presse car cela montre un professionnalisme de votre part, mais également une diversité dans les photos qui ressortent sur Google lorsque l’on tape votre nom. Et j’ai tendance à dire et à redire que plus ce que l’on retrouve en ligne sur vous est diversifié, mieux vous serez perçu de la part des auditeur.ice.s que des pros qui tomberont sur votre projet musical.
N’hésitez pas à ajouter dans votre press kit 3 à 5 photos – et pourquoi pas 1 à 2 photos de concerts si vous en avez – de formats variés, pour illustrer votre sortie. Et conseil de pro : mettez-les dans un dossier dédié sur votre Dropbox ou votre dossier Google Drive, comme ça elles ne seront pas mélangées avec le reste des documents liés à votre sortie !
Etape 4 : facilitez la vie des radios et ajoutez à votre press kit les fichiers mp3 de vos titres
En plus de donner accès à votre future sortie via un lien d’écoute privé, vous pouvez également inclure au press kit les fichiers sonores des différents titres de celle-ci. Cette étape peut être optionnelle, tout dépend de la campagne que vous souhaitez mener ; je conseille tout de même de la suivre car encore une fois, comme je disais en intro, les journalistes n’ont pas le temps d’aller à la pêche aux informations car ils et elles sont trop sollicité.e.s !
Pourquoi intégrer les fichiers wav et mp3 à votre press kit ? Car les radios et webradios en auront besoin pour diffuser votre titres sur leurs ondes. N’hésitez pas à proposer les deux extensions, car il n’est pas toujours facile de savoir ce que la radio va privilégier pour la diffusion.
Là aussi, mettez-les dans un dossier séparé, et n’hésitez pas à rappeler dans le nom de votre dossier l’embargo que vous appliquez sur la diffusion des titres. Par exemple :
- Single 1 – déjà disponible : prêt à diffuser
- Single 2 – ne pas diffuser avant telle date / avant-première possible sur demande
- EP – ne pas diffuser avant telle date
Il n’est pas obligatoire de procéder ainsi, mais c’est une information agréable à avoir dans son press kit pour éviter les erreurs de diffusion !
Etape 5 : avoir un press kit c’est bien, bien l’exploiter c’est mieux !
Vous y êtes presque ! Il vous suffit maintenant de savoir comment communiquer ces informations. Car oui, vous allez exploiter votre press kit sur divers supports : sur votre site, dans vos newsletters dirigées aux pros, dans vos mails de relances, et dans vos campagnes Groover et SubmitHub par exemple. Voici quelques conseils pour procéder sereinement et mener votre campagne promo à bien :
Sur votre site internet, selon la manière dont vous l’avez construit, vous allez soit le rendre accessible via un bouton cliquable, soit sur une page dédiée à la presse. Pour ne pas que vos titres soient diffusés trop tôt par votre cible, je vous conseille soit de rendre votre lien accessible par un mot de passe, soit uniquement à la sortie de votre single/EP/album.
Dans vos newsletters que vous enverrez aux pros et à la presse, vous allez partager tout votre press kit en amont de votre sortie. Là, je vous conseille de donner accès au press kit complet, fichiers sonores inclus !
Vos mails de relances doivent contenir le lien du press kit à chaque fois, car plus la personne a accès à l’information souhaitée en peu de temps, mieux c’est pour elle. Il m’arrive parfois d’avoir reçu trois à quatre relances sur un projet, et lorsque je dois remonter toute la boucle de mail pour trouver l’info requise, je perds du temps et finit parfois par passer à autre chose (à mon échelle, je reçois 80 mails par jour, ça vous donne un ordre d’idée de ce que les grands médias doivent eux recevoir). En facilitant la tâche de votre interlocuteur, vous montrez que vous avez compris son métier… et surtout vous agissez comme les pros !
Enfin, dans vos campagnes Groover et SubmitHub, je vous conseille de mettre le lien du press kit dans le corps de texte du pitch que vous allez rédiger. Afin de vous mettre de nouveau dans le contexte de mon expérience quotidienne : il arrive souvent que j’accroche sur un titre que je reçois sur Groover, que je donne un retour positif… tout ça pour m’apercevoir que l’artiste n’a pas donné accès au communiqué de presse ou aux photos pour que je puisse écrire sur sa sortie. Je dois donc lui envoyer un mail pour avoir les infos dont j’ai besoin, et parfois relancer la personne car elle n’est pas réactive. Cela fait que je passe à autre chose et que je finis par, parfois, ne pas pouvoir communiquer sur le titre car j’ai un calendrier et des impératifs éditoriaux à respecter. Sur Groover, on n’a pas accès au press kit avant d’avoir cliqué sur « envoi », donc en le rendant accessible d’emblée, vous permettez au média de prendre connaissance de toute l’ampleur de votre musique et même de recevoir un feedback beaucoup plus complet. Vous faites donc d’une pierre deux coups !
Conclusion
Et voilà, vous voilà fin prêt.e à contacter les pros comme la presse pour parler de votre sortie ! Comme je vous disais, ces conseils sont basés sur mes années d’expérience en tant que rédactrice web mais également en tant qu’attachée de presse. Ce sont donc des conseils que j’applique au quotidien et qui me facilitent énormément la tâche quand je suis amenée à écrire un article sur un artiste !
Envie d’aller plus loin ? Direction notre article de blog qui vous permettra de gérer comme un pro votre future campagne Groover !